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SCÈNES DE LA VIE ALLEMANDE.

flaming. Tu es fou, Roller ; tu sais bien que j’ai cessé de voir mes parents pour être tout à vous. Si l’on se défie de moi parce que je suis de famille noble, on n’a qu’à me le dire…

roller. Eh non ! c’est que j’ai le cœur plein d’amertume, voilà tout. Tiens… il suffit d’avoir un habit brodé pour entrer là d’où nous sortons.


II. — Les mêmes, FRANTZ.


flaming. N’est-ce pas Frantz Lewald, vraiment ?

roller. Frantz en habit de cour !… Frantz, qui ne nous connaît plus… parce qu’il est méconnaissable !

flaming. Ce collet brodé !

roller. Cette épée !

flaming. À quel ordre appartiens-tu, philosophe ?

roller. De quel titre faut-il te saluer, républicain ?

frantz. Mon ordre ? celui des frères de la Jeune Allemagne… Et mon nom est Frantz Lewald, toujours le même. Eh ! mon Dieu, pourquoi tant, de surprise ? N’est-ce pas une chose bien singulière que de me voir ici ! On m’a invité au palais, comme tout le monde, comme tout bourgeois honorable a droit de l’être. Fais demander un billet à ton oncle, Flaming ; va mettre un habit, Roller ; revenez tous