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SCÈNES DE LA VIE ALLEMANDE.


VI. — LE GRAND MARÉCHAL, MARGUERITE, DIANA.


le grand maréchal. Mesdames, les jardins sont libres, et vous pouvez vous y promener en toute sécurité. Pardon…

diana. Nous vous remercions. L’air des salons est étouffant.

le grand maréchal. C’est une critique dont nous allons profiter ; madame, tout sera ouvert dans un instant.


VII. — DIANA, MARGUERITE.


diana. Eh bien ! toujours triste ?

marguerite. Oh ! ne comprends-tu pas, Diana, que cette vie m’est insupportable ? Constamment séparée de Léo, réduite à regretter le temps où je me plaignais de le voir à peine ! Depuis trois mois, c’est au plus s’il m’a donné quelques jours, et le voilà absent encore depuis six semaines… Forcée de venir à ce bal, je fais ce que je puis pour remplir en tout mon devoir. Ma vie est attachée à des conventions que je respecte… et je regrette de n’avoir pas assez de religion pour les suppôt ter sans souffrir !

diana. Mais ton mari revient, tu le sais ; les conférences de Carlsbad sont achevées… tu vas le revoir tout glorieux de son triomphe.