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SCÈNES DE LA VIE ALLEMANDE.

Dès aujourd’hui, j’appartiens comme vous à la Jeune Allemagne. Demain je ne serai plus un instrument de la tyrannie, mais un citoyen de la patrie régénérée. Depuis longtemps c’était mon espoir, et je rêvais en secret la liberté de l’Allemagne.

frantz. Et vous gardiez ce secret-là avec une discrétion que je vous recommande encore !

waldeck. C’est tout ce que vous avez à me répondre ?

frantz. Je réponds que si des gens de cœur, qui rêvent l’affranchissemcnt de leur pays, sont obligés de grossir leurs rangs avec des conspirateurs intéressés ou d’ambitieux transfuges, du moins ils ne les admettent jamais ni à leur amitié, ni à leurs confidences… parce qu’ils savent trop que ces alliés de la veille sont les traîtres du lendemain !

waldeck. C’est bien, je sais maintenant ce que je dois attendre de vous, monsieur ! Il me reste à m’acquitter d’un message… venant des hommes mêmes, qui m’ont jugé plus digne que vous ne le pensez de leur confiance et de leur amitié ! (Il lui laisse un billet et sort.)

frantz. Demain la réunion… demain ! Que faire ? Tout se confond, tout s’obscurcit devant mes yeux !


XII. — LE MARÉCHAL, suivant de loin Frantz qui s’éloigne.


Monsieur !… (Seul.) Il me semble que ces deux