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SCÈNES DE LA VIE ALLEMANDE.

l’officier. Soldats…

waldeck. Monsieur, n’entendez-vous pas ce que je dis ?… vous répondrez de ce que vous allez faire !

l’officier. Vous le voyez, vous êtes ici face à face avec la mort ; soyez donc franc. Êtes-vous fidèle au prince ? je vous conduis à lui… Êtes-vous fidèle à ces hommes ? vous allez mourir.

waldeck. Je suis fidèle au prince, monsieur ; fidèle aux lois : je n’avais d’autre intention que de pénétrer ce complot, de connaître les conspirateurs, et de tout découvrir ensuite. (Les deux parrains ramassent, silencieusement, l’un la corde, l’autre le poignard, et s’approchent par derrière.)

(L’officier se découvre et montre sous son manteau un habit d’étudiant.)

l’étudiant. Frères ! cet homme vous a reniés trois fois, il est à vous.

premier parrain (le frappant du poignard). Voilà pour le lâche !

un autre (l’étranglant). Voilà pour le traître !

tous. Vive l’Allemagne ! (Les étudiants, qui étaient vêtus en soldats, se mêlent à cette acclamation et serrent les mains de leurs camarades[1].)

le président. Prions Dieu ! (Tous s’agenouillent.)

  1. Une des épreuves de la charbonnerie et du tugendbund consistait, en effet, à supposer l’intervention de la police pour éprouver le récipiendaire.