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LORELY

Non, il n’y a nul danger ; et puis, croyez-vous que je ne défendrais pas ma vie ?… Si ; je vous aime assez pour cela… Non, M. Lewald n’est pas celui que nous soupçonnons… toutes ces coïncidences sont des hasards… rentrez… laissez-moi… tout est bien fermé ; et puis, je vous le dis, j’ai des armes.

marguerite. Je veux rester !

léo. Qui vous retient ?

marguerite. Une insurmontable terreur !

léo. Rentrez chez vous… Ah ! tu es pâle, tu chancelles… Pauvre femme ! je t’ai fait bien du mal, j’ai été cruel. Tiens, tu te défendais, et j’étais le coupable !… Si longtemps seule… jamais un motdu cœur… Sombre, préoccupé, je te cachais parfois ma présence ou mon retour… Oh ! pardonne-moi, pauvre aflligée, tout cela va changer.

marguerite. Léo !… tenez, je tremble. Cette politique qui vous éloignait de moi…

léo. Eh bien !…

marguerite. Me fait peur aussi dans un autre.

léo. Lewald…

marguerite. Je détournais vos soupçons tout à l’heure… maisloutpour vous, pour votre sûreté !… Ce fanatisme terrible de liberté égare les plus nobles âmes… Tenez, c’est lui, croyez-moi ; je n’en doute plus ! je l’ai vu ici même ; il avait les papiers déjà, il m’a crié qu’il reviendrait ; il va revenir. Appelez vos gens… ou je le fais moi-même.