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LORELY

léo. C’est juste ; demain à midi, monsieur, je suis à vos ordres.

frantz. Non ; maintenant…

léo. Je choisis l’heure et je suis dans mon droit… d’ici là, je ne m’appartiens pas, monsieur.

frantz. Vous voulez dire qu’il vous faut tout ce temps pour faire arrêter mes amis, pour vendre notre vie à vos confrères de Carlsbad… non ! tout s’achèvera ici… voici un pistolet, tenez.

léo. Nous sommes seuls… ce n’est pas un duel, cela.

frfrantzntz. C’est un combat ! Moi, pour mon parti, vous, pour le vôtre !

léo. À demain ! monsieur.

frantz. Monsieur Léo Burckart ! vous voulez que je vous insulte ; d’abord, soyez tranquille, nous ne sortirons pas d’ici… vous ne donnerez pas d’ordres ; et, s’il entre quelqu’un, je vous tue, malgré vos airs de grandeur ! Vous comprenez que je suis déshonoré, si je reparais devant mes frères sans les avoir délivrés de vous… Rien ne doit donc me coûter, monsieur. Je suis déjà venu ici ce soir, j’y devais revenir encore ; non pour vous, mais pour votre femme : je l’aime, votre femme !… et c’est une clef qu’elle m’a donnée qui m’a ouvert votre maison !

léo (s’élançant). Oh ! nous n’avons plus qu’un pistolet, monsieur ; mais, tenez, j’ai là deux épées…