Page:Nerval - Lorely, 1852.djvu/320

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sur l’assemblée une lumière douce, pareille à celle du jour ; des guirlandes de fleurs transparentes parcourent ce ciel factice, où les lueurs mobiles imitent l’éclat des nuages pourprés. C’est charmant, c’est idéal, et cela éclaire peu ; mais des girandoles nombreuses sont placées aux premières galeries, et ne diminuent leur lumière que pour les scènes de nuit, où ce système d’éclairage triomphe incontestablement.

Tournez-vous maintenant vers la scène, et vous y verrez d’autres merveilles. Et d’abord, plus de ces affreux morceaux de toile que l’on appelle des bandes d’air, plus de ces nuages tachés et recousus qui sont plus lourds que les arbres et les maisons. Le fond du théâtre est occupé par un ciel invariable, ayant la forme d’une demi-coupole, et où les gradations et dégradations de lumière s’exécutent admirablement. Un vrai soleil, une vraie lune, c’est-à-dire deux globes lumineux, éclairent tour à tour, comme dans la nature, ce ciel magique, au delà duquel on pourrait soupçonner l’infini ; un oiseau s’y briserait les ailes ; des reflets de transparents y projettent les brouillards ou les nuages ; le soleil s’y couche ou s’y lève au milieu des vapeurs pourprées ; on obtient des soleils d’Italie ou des soleils de Flandre, selon le besoin.

Songez maintenant à nos décorations arriérées, à nos portants de coulisses, à nos files de quinquets, à