Page:Nerval - Lorely, 1852.djvu/321

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nos praticables : rien de tout cela n’existe au théâtre des Nouveautés. Le procédé est le plus simple du monde : on a placé autour de la scène une vaste toile sur châssis en hémicycle, découpée pour les toits ou le sommet des arbres, et qui se profile en perspective sur le ciel. La décoration placée, on ouvre comme des portes certaines parties destinées à faire avance ou à fournir un passage aux acteurs ; c’est l’affaire d’un instant. Ces vastes toiles, pliées en trois sur elles-mêmes, descendent des frises toutes seules par l’effet d’une machine à vapeur placée sous le théâtre ; le travail des machinistes se borne à les déployer ; le tout se meut sans plus d’embarras qu’à un théâtre de marionnettes. Ainsi, là encore, la machine a détrôné l’homme ; quel malheur qu’elle ne puisse pas se substituer aux acteurs !

Ce beau théâtre n’a en ce moment-ci qu’un seul défaut. Il est fermé.

Il me reste à parler des chambres, conseils et autres éléments de la machine représentative. Mais, avant d’entrer à l’hôtel de ville où se tient le grand conseil communal, arrêtons-nous un peu au carrefour d’une rue écartée, située à quelque distance de ce monument. Là est une bizarre statue servant de fontaine publique, et qui représente un enfant nu ; elle est en bronze noirci par le temps, posée sur une coquille de marbre, et dans une attitude assez triviale. C’est l’illustre Mannekenpis, dit le premier