Page:Nerval - Lorely, 1852.djvu/38

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sible de distinguer les Alpes : à Anvers, Rotterdam ; au phare d’Ostende, les côtes d’Angleterre. Tout cela n’est rien ; à Rome, on vous jure que vous pourrez, du haut de la boule d’or de Saint-Pierre, voir à l’horizon les deux mers qui baignent les États romains. Il y a partout des nuages complaisants qui se prêtent d’ailleurs à de pareilles illusions.

Tout l’extérieur de l’église est restauré avec un soin extrême ; chaque statue est à sa place ; pas une arête n’est ébréchée, pas une côte n’est rompue ; les deux portes latérales sont des chefs-d’œuvre de sculpture et d’architecture ; l’une est mauresque, l’autre est byzantine, et chacune est bien préférable à l’immense façade, plus imposante par sa masse, qu’originale par les détails. Quant à l’intérieur, le badigeon y règne avec ferveur, comme vous pensez bien ; tout clergé possible tenant à habiter avant tout une église bien propre et bien close. Les vitraux sont, en général, réparés selon ce principe, et répandent çà et là de grandes plaques de clarté qui sont les marques de cette intelligente restauration ; le xviiie siècle avait commencé l’œuvre en faisant disparaître l’abside gothique sous une décoration en style pompadour, que l’on doit, ainsi que les bâtiments de l’archevêché, au cardinal de Rohan.

Mais j’ai promis de ne point décrire, et je vais me replonger en liberté dans les rues tortueuses de la ville. Le premier aspect en est assez triste, puis on