Page:Nerval - Lorely, 1852.djvu/89

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des flambeaux diminuant ainsi, amène peu à peu l’obscurité, image de la mort. — Puis le tam-tam résonne et le diable paraît.

Quelle entrée ! Alors éclate un chant de basse moitié mélancolique et moitié sauvage, tour à tour énergique et chevrotant, avec des modulations finales dans le goût du dix-huitième siècle, qu’interrompent des accords stridents. L’acteur a laissé quelque chose à désirer dans l’exécution de ce morceau, développé à la manière de l’air de la Calomnie. La musique de Spohr rappelle beaucoup celle de Mozart. Ayez soin, si jamais vous mettez à la scène un Faust, comme je crois que vous en avez l’intention, de faire le diable très-rouge de figure ; c’est ainsi qu’on le représente en Allemagne, et cela est d’un bon effet.

Ensuite, j’admirai la facilité des changements à vue : une toile qui tombe et deux pans de coulisse qui avancent, voilà tout : excepté dans les décorations compliquées. Nous étions tout à l’heure dans un palais, nous voilà dans une rue ; puis voici la campagne éclairée des feux du soir. Faust roucoule son amour à la blonde enfant qu’il aime, et le diable ricane dans le fond, avec une ariette de vieux buveur.

Nous passons à une salle gothique : quatuor magnifique qui finit par devenir un quintette. — Toute la salle éclate de rire. Qu’est-ce donc ? C’est le diable qui vient d’entrer avec un costume de