Page:Nerval - Napoléon et la France guerrière, 1826.djvu/21

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Ah, si dans le combat qui décida son sort,
Il eût pu rencontrer une honorable mort,
De quel divin éclat eût brillé sa mémoire !
Mais, en proie aux chagrins, dans le malheur bercé,
Peut-être il va vieillir, comme un glaive émoussé,
Qui se ronge dans l’ombre, et se rouille sans gloire ![1]

Il est là pour toujours ; plus d’espoir, plus d’appui ;
Il reste en butte à la fureur commune,
Et les lâches flatteurs qui grandirent sous lui,
L’ont renié dans l’infortune.

Il eut de grands succès ; mais, hélas ! à quel prix !
Secourable à-la-fois et funeste à la France,
Au plus haut période il porta sa puissance,……
Mais la France, en pleurant, lui demande ses fils !…

Tes fils, ne pleure pas,… ils sont morts pour la gloire,
Un laurier toujours vert, ornera leur mémoire,
Partout où les guida le destin des combats,
Partout où pénétra leur rapide vaillance,
Leurs compagnons vainqueurs vengèrent leur trépas…
L’ennemi paya cher… Mais Waterloo… Silence !…
Ceux-ci n’ont obtenu qu’un trépas sans vengeance !

  1. ……………………… Or a sword laid by
    Which eats into itself, and rusts ingloriously.
    Lord Byron.