Page:Nerval - Napoléon et la France guerrière, 1826.djvu/33

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« Il n’est plus, disent-ils, ce tyran des mortels,
« Dans un honteux exil à son tour il succombe,
« Ce lâche contempteur des ordres éternels,
« Qui voulait de la terre obtenir des autels,
« Et qui n’en obtint qu’une tombe.

« Le Hasard, ce seul dieu qu’il voulût adorer,
« De la coupe des biens se plut à l’enivrer ;
« Mais il la vida tout entière,
« Alors sa fortune cessa ;
« Puis il l’emplit du sang des peuples de la terre….,
« Et la coupe se renversa !

« Comme un songe d’enfer, il pesait sur le monde,
« Balayait en passant son espoir renversé,
« Ainsi qu’un vent du nord dans la plaine féconde,
« Promenant son souffle glacé :
« La palme qu’il portait était toute sanglante,
« Ses guirlandes étaient des fers,
« Et son sceptre imprimait une tache infamante
« Au front des rois de l’univers ;
« Sa gloire qui brûlait la terre palpitante,
« Était de sang toute fumante,
« Et ses rayons de feu n’étaient que des éclairs.