Page:Nerval - Petits Châteaux de Bohême, 1853.djvu/46

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FABIO. — Et la chaîne d’or, et l’agrafe de pierres fines ?

MAZETTO. — Vous ne devez pas douter qu’elles ne lui soient parvenues aussi, et vous les reconnaîtrez peut-être à son cou et à sa ceinture ; seulement, la façon de ces bijoux est si moderne, qu’elle n’a trouvé encore aucun rôle où elle pût les porter comme faisant partie de son costume.

FABIO. — Mais, m’a-t-elle vu seulement ? m’a-t-elle remarqué à la place où je suis assis tous les soirs pour l’admirer et l’applaudir, et puis-je penser que mes présents ne seront pas la seule cause de sa démarche ?

MAZETTO. — Fi, monsieur ! ce que vous avez donné n’est rien pour une personne de cette volée ; et, dès que vous vous connaîtrez mieux, elle vous répondra par quelque portrait entouré de perles qui vaudra le double. Il en est de même des dix ducats que vous m’avez remis déjà, et des vingt autres que vous m’avez promis dès que vous aurez l’assurance de votre premier rendez-vous ; ce n’est qu’argent prêté, je vous l’ai dit, et ils vous reviendront un jour avec de gros intérêts.