Page:Nerval - Petits Châteaux de Bohême, 1853.djvu/50

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que, et je serais tenté de m’enfuir si elle ne m’avait aperçu déjà !

FABIO, UNE DAME en mantille.

LA DAME, passant près de lui. — Seigneur cavalier, donnez-moi le bras, je vous prie, de peur qu’on ne nous observe, et marchons naturellement. Vous m’avez écrit…

FABIO. — Et je n’ai reçu de vous aucune réponse…

LA DAME. — Tiendriez-vous plus à mon écriture qu’à mes paroles ?

FABIO. — Votre bouche ou votre main m’en voudrait si j’osais choisir.

LA DAME. — Que l’une soit le garant de l’autre : vos lettres m’ont touchée, et je consens à l’entrevue que vous me demandez. Vous savez pourquoi je ne puis vous recevoir chez moi ?

FABIO. — On me l’a dit.

LA DAME. — Je suis très-entourée, très-gênée dans toutes mes démarches. Ce soir, à cinq heures de la nuit, attendez-moi au