Page:Nerval - Petits Châteaux de Bohême, 1853.djvu/59

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FABIO. — Vous m’étonnez.

MARCELLI. — Je dois vous dire qu’elle est fort sévère.

FABIO. — On le prétend.

MARCELLI. — Que c’est une tigresse, une Bradamante…

FABIO. — Une Alcimadure.

MARCELLI. — Sa porte demeurant fermée à mes bouquets, sa fenêtre à mes sérénades, j’en ai conclu qu’elle avait des raisons pour être insensible… chez elle, mais que sa vertu devait tenir pied moins solidement sur les planches d’une scène d’opéra… Je sondai le terrain, j’appris qu’un certain drôle, nommé Mazetto, avait accès près d’elle, en raison de son service au théâtre…

FABIO. — Vous confiâtes vos fleurs et vos billets à ce coquin.

MARCELLI. — Vous le saviez donc ?

FABIO. — Et aussi quelques présents qu’il vous conseilla de faire.

MARCELLI. — Ne disais-je pas bien que vous étiez informé de tout ?

FABIO. — Vous n’avez pas reçu de lettres d’elle ?

MARCELLI. — Aucune.