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VOYAGE EN ORIENT.

se cotisèrent de dix paras chacun. Mais il s’agissait de savoir ce qu’on achèterait : » — Uzum, dit le Turc. » — Ineb, dit l’Arabe. » — Inghûr, dit le Persan. » — Staphidion, dit le Grec.

» Chacun voulant faire prévaloir son goût sur celui des autres, ils en étaient venus aux coups, lorsqu’un derviche qui savait les quatre langues appela un marchand de raisins, et il se trouva que c’était ce que chacun avait demandé. »

J’ai été fort touché à Constantinople en voyant de bons derviches assister à la messe. La parole de Dieu leur paraissait bonne dans toutes les langues. Du reste, ils n’obligent personne à tourner comme un volant au son des flûtes ; — ce qui pour eux-mêmes est la plus sublime façon d’honorer le ciel.