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ligieuses. L’église des Carmes de la rue de Vaugirard, qui avait été le théâtre des massacres de septembre 1792, et dont M. de Pancemont, curé de Saint-Sulpice, avait fait son église paroissiale, en attendant qu’il eût été remis en possession de l’ancienne, occupée par le clergé constitutionnel, recevait encore en 1801 les catholiques dans sa modeste enceinte. En cette même année, les Carmes virent commencer une espèce de catéchisme raisonné, assez semblable au catéchisme de persévérance actuel, et qu’un prêtre récemment arrivé du diocèse de Rodez faisait avec le concours d’un pieux et spirituel collaborateur[1] chargé de présenter les objections que le catéchiste devait résoudre. Ce catéchiste était M. Frayssinous.

Denys-Antoine-Luc de Frayssinous descendait d’une ancienne et honorable famille du Rouergue, qui avait donné au pays plusieurs hommes distingués dans l’ordre clérical, et qui, depuis plusieurs siècles, possédait le vieux manoir du Puech, situé sur les montagnes, entre Laguiole et Aubrac, non loin de la route royale de Rodez à Saint-Flour. Il était né le 9 mai 1765, à la Vayssière, un des domaines de l’abbaye de Bonneval, dont son père, licencié en droit et prenant le titre d’avocat au parlement de Toulouse, était le fermier général. Après avoir reçu avec son cousin Pierre-Denys Boyer, destiné aussi à exercer une grande influence sur les idées religieuses, sa première éducation au col-

  1. L’abbé Clausel de Coussergues.