Page:Nettement - Histoire de la littérature française sous la restauration 1814-1830, tome 1.djvu/262

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nir à chaque instant s’ajouter aux querelles du présent, l’antipathie des personnes à l’opposition des choses, on peut prévoir que la littérature sera un champ clos où tous les drapeaux et toutes les idées se heurteront.

Déjà la plupart des hommes qui joueront les principaux rôles dans ces luttes vous sont apparus.

D’abord vient le premier ban des intelligences, celui des écrivains qui ont pris part aux débats dans le passé :

En 1815, M. de Chateaubriand, né en 1768, a quarante-six ans, il est dans toute la force de l’âge et de l’intelligence ; M. Frayssinous est de la même année ; M. de Bonald, né en 1753, est leur aîné de seize ans : il entre dans la vieillesse, mais sa vieillesse est vigoureuse ; M. de Maistre, né en 1754, ne compte qu’un an de moins, et ces deux génies contemporains se rencontrent dans les idées comme dans le temps.

M. Royer-Collard, né en 1761, et qui a comme eux, mais avec des opinions différentes, un tour dogmatique dans l’esprit et le style, appartient presque à la même époque.

Puis vient le second ban des intelligences, la génération qui date des dernières années de la monarchie ou des premières de la révolution, et qui a été élevée sous l’empire :

En 1815, M. Guizot, né en 1787, a vingt-six ans ; M. Cousin est à peu près du même âge, M. Villemain plus jeune encore ; M. de LaMennais, né en 1782, est dans sa trente-troisième année ; M. de Lamartine, né