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poëte spiritualiste et chrétien, comme l’avilissement de la femme, réduite à la condition d’un instrument de volupté, est le signe irrécusable du poëte épicurien qui puise ses inspirations dans les doctrines matérialistes et athées.

Quoique les Méditations soient séparées en morceaux qui n’ont pour la plupart aucune liaison apparente entre eux, elles forment cependant un ensemble précisément par cette succession de sentiments souvent divers, quelquefois contraires, qui en font une œuvre profondément humaine. Les livres saints ont dit de l’homme « qu’il portait dans sa tête deux armées rangées en bataille. » Ces deux armées se livrent d’incessants combats dans les premières poésies de M. de Lamartine. Tantôt le bien triomphe, tantôt le mal, mais plus souvent le bien ; et c’est à lui que demeure en définitive la victoire. Le découragement y a son heure[1], l’entraînement des passions la sienne[2], le doute s’y lève un doigt sur les lèvres[3], l’orgueil, ce vieil ennemi de l’homme, s’y glisse à son tour[4] ; mais la foi, l’espérance et la charité, ces trois sœurs divines, finissent toujours par élever vers Dieu l’âme du poëte[5], emportant sur ses ailes le cœur des lecteurs. C’est là un des grands attraits de ces premières poésies. Elles

  1. Le Désespoir.
  2. Le Lac.
  3. Le Désespoir.
  4. À Elvire.
  5. L’Homme, la Providence, la Prière, Dieu, le Chrétien mourant, la Foi, etc., etc.