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Une de ses Méditations, intitulée le Génie, est dédiée à M. de Bonald, qu’elle glorifie ; une autre, sur Dieu, à M. l’abbé de la Mennais ; un Dithyrambe sur la poésie sacrée est adressé à M. de Genoude, à l’occasion de sa nouvelle traduction de la Bible ; la Méditation sur la Philosophie, au marquis de la Maisonfort. Toutes ses affections, toutes ses sympathies, sont du côté de l’école religieuse et monarchique. Il est un des membres de cette tribu brillante, jeune et ardente de la rédaction du Conservateur, qui, lors de la disparition de ce journal, alla fonder le Défenseur, avec MM. de la Mennais et de Bonald ; et il écrivait à cette époque à M. de Maistre, dont il se proclamait le disciple, pour le supplier d’accorder le concours puissant de sa plume à cette revue, très-résolue, disait-il, de ne pas professer l’idolâtrie du constitutionnalisme si antipathique à l’illustre auteur des Considérations sur la France[1].

  1. Il est curieux de relire, à l’époque où nous sommes, cette lettre de M. de Lamartine. Elle porte la date du 17 mars 1820 :
    « Monsieur le comte,

    « J’étais à toute extrémité quand j’ai reçu la charmante lettre que vous avez bien voulu m’écrire, en m’adressant votre bel ouvrage. Je profite des premières forces de ma convalescence pour y répondre et vous remercier à la fois et du livre et de la lettre, et surtout du titre flatteur de neveu, dont je m’honore ici auprès de tout ce qui vous connaît : ce titre seul vaut une réputation, tant la vôtre est établie à un haut degré, par tout ce qui apprécie encore un génie vrai et profond dans un siècle d’erreurs et de petitesses. Le nombre en est encore assez grand : il semble même s’accroître tous les jours. M. de Bonald et vous, Monsieur le comte, et quelques hommes qui suivent de loin vos traces, vous