Page:Nettement - Histoire de la littérature française sous la restauration 1814-1830, tome 1.djvu/404

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due, et l’influence prépondérante des majorités parlementaires.

Cette anomalie est le trait le plus frappant de la polémique des diverses écoles politiques qu’il est impossible d’analyser, mais dont nous avons dû indiquer le fond. Il faut ajouter que plus tard, lorsque l’école du rationalisme monarchique, qui, placée plus près des idées du moment, avait tenu le pouvoir pendant les premières années de la restauration, fut obligée de le quitter, elle suivit les mêmes errements, et subit les mêmes nécessités d’opposition. Il en résulta qu’à la tête de ceux qui voulaient faire à la liberté de la presse une part si large qu’elle en devint dangereuse, pour un gouvernement constitutionnel si récemment établi, dans des circonstances si difficiles, et qui enseignaient aux classes si nouvellement nées à la vie politique, et naturellement si peu tempérantes dans l’usage de leur droit, à forcer les prérogatives royales, il y eut toujours une des écoles monarchiques. Ce fut un des malheurs de cette époque.

Ce malheur, qu’il est équitable d’attribuer plutôt à la situation qu’aux hommes, exerça une influence considérable et désastreuse sur le mouvement des idées pendant la restauration. Les habitudes une fois prises devinrent des règles. On s’enivra de la liberté de la presse et des prérogatives parlementaires, et on en usa à la rigueur, comme on aurait pu faire dans une société solidement établie sur des bases non-seulement incontestables, mais incontestées. Quand, en 1820,