Page:Nettement - Histoire de la littérature française sous la restauration 1814-1830, tome 1.djvu/462

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L’écrivain dont il s’agit était un homme d’opposition ; il pouvait ne point voir avec satisfaction les communes

    ques jours seulement après sa naissance, par M. de Calonne, ancien officier. « Dans ce moment, écrivait-il, où Monseigneur le duc de Bordeaux, ce fils de la France, repose dans le berceau offert par la cité fidèle du 12 mars, je propose que le château et le domaine de Chambord, unique monument encore entier du siècle de François Ier, soit acheté au nom des quarante-quatre mille municipalités du royaume, et que ce monument prenne le nom du prince, objet de nos plus chères espérances. » Ce château avait été construit par les ordres de François Ier et sous la direction du Primatice, qui, pendant plus de douze ans, y avait employé dix-huit cents ouvriers. Après avoir été l’asile du roi Stanislas pendant ses malheurs, et l’habitation d’honneur du maréchal de Saxe après ses victoires, il avait été donné, en dernier lieu, par l’empereur Napoléon, au prince de Wagram, à condition que la dotation qui lui était accordée serait affectée à la restauration du château. Après la mort du prince de Wagram, la princesse, sa veuve, demanda à Louis XVIII l’autorisation de vendre Chambord. L’autorisation fut accordée, le baron Louis étant ministre des finances, et la bande noire se préparait à dépecer cette proie. Sur une lettre adressée par M. de Calonne à la princesse de Wagram, la vente fut suspendue jusqu’au 5 mars 1821. L’administration de cette époque était opposée à la souscription, qui se rattachait au mouvement d’opinion qui devait amener un ministère de droite. Cependant, le 5 mars, le château de Chambord fut adjugé à M. de Calonne, représentant la commission générale de la souscription. Le prix principal s’éleva à quinze cent quarante-deux mille francs. Parmi les adresses des communes, on remarqua celle de la ville de Caen, qui se terminait ainsi : « L’histoire dira comment, épuisé par d’immenses bienfaits, le roi qui, partout, relève la cabane du pauvre, fut réduit à la noble impuissance de racheter le toit de ses ancêtres ; elle dira aussi qu’alors les fidèles communes de votre royaume sollicitèrent le bonheur de rattacher un fleuron à la couronne des lis, et celui de placer