Page:Nettement - Histoire de la littérature française sous la restauration 1814-1830, tome 1.djvu/466

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les tableaux qu’il en fait sont de cette couleur à la Rembrandt, que pas un rayon n’éclaire. Que voulez-vous ? il faut que ces pages à la Suétone fassent ressortir les fraîches pastorales écrites par le traducteur de Longus sur les vertus champêtres, qui, hélas ! ne sont visibles trop souvent que dans les églogues. Point de vertus, point de qualités même possibles dans les palais, où l’on vit cependant saint Louis, Louis XII et Louis XVI, et où brillèrent, sinon par les mœurs, au moins par de grandes et de royales qualités, Charles V, Charles VII, François Ier, Henri IV et Louis XIV. Quant à la noblesse, comme elle vit à la cour, elle n’est pas mieux traitée que la royauté : « Sachez, dit l’auteur du Simple Discours, qu’il n’y a pas en France une seule famille noble, mais je dis noble de race et d’antique origine, qui ne doive sa fortune aux femmes, vous m’entendez. » On reconnaît bien l’historien qui disait de Plutarque, en croyant le louer, qu’il aurait fait gagner à Pompée la bataille de Pharsale, si cela avait pu arrondir sa phrase. La phrase de Paul-Louis, il faut le reconnaître, gagne dans ce pamphlet tout ce que la vérité historique perd. Elle est légère, alerte, armée en guerre. Point de grands raisonnements, des affirmations qui frappent à coups redoublés, des mouvements rapides, des épigrammes. Le style est vif ; il court au but comme la flèche, mais il manque d’haleine ; il suffit dans un pamphlet, il fatiguerait dans un livre par cette brièveté dont l’affectation lasse, et par un tour de phrase heureux, mais un peu monotone. Aussi Paul-