Page:Nettement - Histoire de la littérature française sous la restauration 1814-1830, tome 1.djvu/486

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été surfaite, un des hôtes les plus assidus de ce salon, visité quelquefois par M. de Lamartine, et où M. le comte Joseph de Maistre vint toucher barre, dans sa rapide apparition à Paris, sauf à y rencontrer son bienveillant critique, M. de Félelz, esprit charmant, qui causait encore mieux dans un salon que dans un journal. La jeune duchesse de Broglie, continuant la tradition de sa mère, madame de Staël, et madame Saint-Aulaire, deux amies, ouvraient leurs salons surtout aux écrivains de l’école intermédiaire : là commencèrent à briller MM. le duc de Broglie, de Barante, Guizot, Villemain, de Forbin, Cousin, Sismondi, de Rémusat, les yeux attachés sur un horizon littéraire et philosophique qui s’agrandissait sous leur regard. Madame de Montcalm, la digne sœur du duc de Richelieu, celle à laquelle il écrivit le patriotique billet dans lequel il annonçait la signature du traité qui affranchissait le sol national, attirant les écrivains et les orateurs du centre droit, ralliés à son frère, les réunissait dans un salon plus politique que littéraire, où se taillaient les plumes et où s’essayaient les voix qui défendaient la politique du ministère Richelieu.

Il fallait aller chercher sur la rive droite de la Seine les salons de M. Casimir Périer, et plus encore de M. Laffitte, pour y trouver la politique, la philosophie, la littérature, la morale de la troisième école, mélangée de l’école intermédiaire, dans la personne du général Foy, de Benjamin Constant, de Paul-Louis Courier, de Manuel, de Béranger et de Casimir Dela-