Page:Nicaise - Les terres disparues, 1885.djvu/4

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du globe, c’est-à-dire partout où la géologie et la paléontologie ont exercé leurs recherches.

Plus près de notre temps encore, à l’aurore de l’histoire, à ce point nébuleux où la tradition se rapproche de la légende, l’homme a, comme dans un vague souvenir du passé, la vision d’un monde entrevu, qui reliait l’Europe à l’Amérique. Nous voulons parler de l’Atlantide.

Ce monde s’est-il affaissé graduellement et lentement par une de ces actions dont nous constatons encore aujourd’hui, sur tant de points de la terre, le mouvement, doué d’une si grande lenteur, qu’il n’est parfois que d’un millimètre par année ?

S’est-il au contraire abîmé dans un de ces cataclysmes effroyables et subits, dont nous avons la tradition confirmée aujourd’hui par la science, et dont notre monde moderne vient d’avoir un exemple terrible, nous le croirions plutôt.

On pense que les Açores, le groupe de Madère, Saint-Paul, et l’Ile Tristan d’Acunha seraient les pics d’une chaîne de montagnes appartenant à ce continent submergé.

Or les campagnes récentes du Challenger, du Travailleur et du Talisman ont montré qu’une vallée de 1,800 mètres de profondeur sépare Madère du Portugal et les îles Canaries de l’Afrique ; d’autres sondages ont fait connaître des profondeurs de 3,600 mètres, indiquant au fond de l’Océan atlantique des reliefs orographiques d’une grande puissance, tout un système de hautes montagnes et de profondes vallées.