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s’arracher d’auprès de Céline, avec l’affreuse idée de ne la revoir jamais.


XXIV


Après de si tristes adieux, Céline tomba dans un accablement insurmontable. Cependant il fallait qu’elle descendît chez sa mère, et qu’elle se préparât à répondre aux questions qu’on lui adresserait, sans doute, sur l’entretien qu’elle venait d’avoir. Rien n’avait été concerté ; Théohald partait dans quelques heures. Cette pensée avait absorbé toutes les autres, et le trouble où se trouvait Céline ne lui permettait pas de chercher un moyen de sortir d’embarras. S’enfermer, se dire malade, sa mère allait accourir pour lui donner ses soins. Rien ne pouvait dispenser la malheureuse Céline d’accomplir son devoir ordinaire, ni la soustraire au cruel supplice de paraître tranquille, avec le désespoir dans l’âme.

Le jour finissait, et le salon n’était pas encore éclairé lorsque Céline y entra ; sa mère ne put remarquer la trace des larmes qui se voyait sur son visage ; plusieurs personnes entouraient madame de Lormoy ; la conver-