Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/119

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profit ; tenir un joli chien qui vous aime, un compagnon fidèle d’un ami de génie, c’est quelque chose de trop doux, de trop intime pour en faire le sacrifice.

— Ainsi, je ne dois pas compter sur ton crédit pour cette grande négociation ? c’est dommage, car on réussit plus par les caprices qu’on devine que par les importants services qu’on rend.

— Ah ! quand le but est si beau, les moyens ne manquent pas, et tu en trouveras bien de plus puissants pour te faire adorer.

En finissant ces mots avec l’expression d’une gaieté fort peu naturelle, Adalbert quitta brusquement Sosthène pour se rendre chez la princesse Ercolante.

— C’est singulier, pensa M. de Tourbelle en cherchant à s’expliquer la manière étrange dont Adalbert recevait ses confidences, je ne saurais douter de son amitié pour moi, de l’intérêt qu’il prend à ce qui me réjouit ou m’afflige, il m’en a donné cent fois la preuve, et l’on dirait maintenant que je l’importune en répondant aux questions qu’il m’adresse. Tout à l’heure encore, connaissant ses préventions contre madame des Bruyères, je voulais me taire, c’est lui qui m’a forcé à lui en parler, et à peine lui ai-je eu pro-