Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/212

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me… qu’adore son ami ; dont Sosthène est aimé… cette femme qui le dédaigne… Il espère la séduire, la rendre parjure… infâme !… Ah ! si j’en étais certaine !…

Et la princesse porta machinalement la main à l’endroit de sa ceinture, qui recouvrait d’ordinaire un de ces jolis stylets en forme de flacon gothique, dont la mode n’est pas encore perdue en Italie.



XXIII


On se trompe souvent sur ce qu’on espère, et rarement sur ce qu’on craint ; mais comment se nier l’évidence ? comment s’affermir dans une croyance que tout dément ? L’observation alors combat l’instinct, et sans en triompher complétement, le réduit au silence. C’est ce qui calma momentanément la colère jalouse de la princesse Ercolante. La conduite si également insignifiante de Clotilde et d’Adalbert, leurs manières si froides, leur politesse réciproque si peu affectueuse, ne permettaient pas de supposer la moindre intimité entre eux.