Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/92

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— Si c’était… interrompit Clotilde… mais non… mes domestiques eux-mêmes ne m’accompagnent jamais jusqu’ici… je les laisse toujours avec ma calèche à la grille du parc. Et quant à Édouard… je connais sa discrétion… Mais…

« Qu’importe de quel bras Dieu daigne se servir ! ajouta-t-elle en souriant. Prêtez-moi cette lettre, elle m’aidera sans doute à découvrir ce bienfaiteur anonyme. J’apportais une petite robe à Mélanie pour qu’elle fût convenablement habillée lorsqu’elle ira à l’école de dessin, où j’ai retenu sa place. Elle a tant de dispositions que je lui prédis un grand talent ; et, par conséquent, une fortune très-honorable. L’exemple de madame de Mirbel, de mademoiselle Godefroy, de madame Hersent et de bien d’autres sont là pour la guider, et je mets pour prix de mes faibles encouragements, qu’elle me donnera un jour son portrait peint par elle-même.

En finissant ces mots, madame des Bruyères sortit brusquement pour se soustraire aux remerciements et aux bénédictions de la famille Raymond.

Rentrée chez elle, Clotilde fit appeler M. Fresneval, lui raconta le bonheur dont elle venait d’être témoin, et l’accusa à tout hasard d’y être pour quelque chose.