Page:Nietzsche - Considérations Inactuelles, II.djvu/214

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prise isolément, représentait, en apparence, un état d’àme constant, mais qui n ?-était, en réalité, qu’un moment passager dans le cours dramatique de la passion. »L’aucliteur pouvait sïmaginer qu’il n’entend.it que d’ancienne musique, exprimant des états d’âme, atvec la seule différence que le rapport entre les diverses parties constituantes, éfait devenu pour lui incompréhensible, et ne pouvait plus s’exprimer que par la loi des contrastes., t

Les musiciens de second ordre eux·—mèmes commencèrent à mépriserlobligation de faire de toute composition artistique un édifice complet ; dans leurs œuvres, la*· succession des différentes parties prit un caractère arbitraire. L’invention d’une expression large de la passion fut si mal. cemprise qu’elle ramena le compositeur à l’i Yancienne phrase musicale détachée de- l’ensemble et évoquant un sujet quelconque, et la tensionméciproque des différentes parties disparut complètement.·Voilà pourquoi la symphonie ne fut plus, après Beethoven, qu’une création si singulièrement confuse, surtout lors—· qu’elle s’efl’orçait encore par moments de bégayer le langage pathétique de Beethoven. Les moyens ne sont ’pas en rapport avec l’intention, et l’intention, à tout prendre, n’est pas claire pour’l’auditeur, parce qu’elle a » toujours été dépourvue de clarté pour le cerveau même où elle a pris naissance. Cependant, plus un genre de composition est élevé, difficile et plein d’exigences, plus il est indispensable que l’c :1 ait à dire quelque chose de bien déterminé et qu’on l’exprime de la façon la plus claire., ,

C’est pour cette raison que les efforts constants de Wa~, gnertendaient à découvrir tous les moyens capables de fa-