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HUMAIN, TROP HUMAIN, DEUXIÈME PARTIE



312.

Ambition de la vedette. — Il y a une ambition de la vedette qui presse un parti à s’aventurer dans un danger extrême.

313.

La nécessité de l’âne. — On n’amènera pas la foule à crier hosanna avant que l’on n’entre en ville à califourchon sur un âne.

314.

Mœurs et parti. — Chaque parti essaye de présenter comme insignifiantes les choses importantes qui se sont faites en dehors de lui ; mais, s’il n’y réussit point, il attaquera avec d’autant plus d’amertume ce qui sera plus parfait.

315.

Se vider. — À mesure que quelqu’un s’abandonne aux événements il s’amoindrit de plus en plus. C’est pourquoi de grands politiciens peuvent devenir des hommes tout à fait vides, alors qu’ils étaient autrefois riches et pleins de talents,

316.

Ennemis désirés. — Pour les gouvernements dynastiques les courants socialistes sont utiles plutôt qu’ils n’inspirent la terreur, parce qu’ils donnent à ceux-là le droit de recourir à des mesures d’exception et leur mettent entre les mains une épée pour frapper les partis qui sont leur