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LE VOYAGEUR ET SON OMBRE

remords, mais se dire de suite : ce serait là ajouter une seconde bêtise à la première. — Si l’on a occasionné le mal, il faut songer à faire le bien. — Si l’on est puni à cause de sa mauvaise action, il faut subir sa peine avec le sentiment que par là on fait une chose bonne : on empêche, par l’exemple, les autres de tomber dans la même folie. Tout malfaiteur puni doit se considérer comme un bienfaiteur de l’humanité.

324.

Devenir penseur. — Comment quelqu’un peut il devenir un penseur s’il ne passe pas au moins le tiers de sa journée sans passions, sans hommes et sans livres ?

325.

Le meilleur remède. — Un peu de santé par ci par là, c’est pour le malade le meilleur remède.

326.

Ne touchez pas ! — Il y a des hommes néfastes qui, au lieu de résoudre un problème, l’obscurcissent pour tous ceux qui s’en occupent et le rendent encore plus difficile à résoudre. Celui qui ne s’entend pas à frapper juste doit être prié de ne pas frapper du tout.

327.

La nature oubliée. — Nous parlons de la nature et, tout en parlant, nous nous oublions nous-mêmes ; mais nous aussi, nous sommes la nature,