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HUMAIN, TROP HUMAIN, DEUXIÈME PARTIE

phique, au meilleur cas ou au pire, que la satisfaction d’une vulgaire curiosité.

130.

Inconvenances du lecteur. — Pour le lecteur il y a double inconvenance à l’égard de l’auteur. louer le second ouvrage de celui-ci aux dépens du premier (ou vice versa), et à prétendre à la reconnaissance de l’auteur.

131.

Ce qu’il y a de troublant dans l’histoire de l’art. — Si l’on poursuit au point de vue historique le développement d’un art, par exemple de l’éloquence grecque, allant de maître en maître, on finit par arriver en face de cette sobriété toujours grandissante qui s’applique à obéir à toutes les lois et restrictions anciennes et nouvelles, et enfin à une contrainte pénible : on comprend alors que l’arc devra se briser nécessairement et que, ce que l’on appelle la composition inorganique, drapée et masquée d’extraordinaires moyens d’expression — dans ce cas le style baroque de l’asiatisme[1] — a été une nécessité et presque un bienfait.

132.

Aux héros de l’art. — Cet enthousiasme pour une cause que les grands hommes apportent dans le monde fait s’étioler l’intelligence d’un grand nombre d’hommes. Il est humiliant de savoir

  1. Barochstil des Asianismus (?) — N. d. T.