Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 2.djvu/188

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tat de finalité, tel que Thomson le lui a tracé, le mécanisme est ainsi réfuté.

Si l'on peut imaginer le monde comme une quantité déterminée de force et comme un nombre déterminé de centres de force - toute autre représentation demeure indéterminée et par conséquent inutilisable -, il s'en suit que le monde doit traverser un nombre évaluable de combinaisons, dans le grand jeu de dés de son existence. Dans un temps infini, chacune des combinaisons possibles devra une fois se réaliser, plus encore elle devra se réaliser une infinité de fois. Et, comme entre chacune des combinaisons et son retour prochain, toutes les combinaisons possibles devraient être parcourues et que chacune de ces combinaisons conditionne toute la succession des combinaisons de la même série, on démontrerait ainsi un mouvement circulaire de séries absolument identiques: on démontrerait que le monde est un mouvement circulaire qui s'est déjà répété une infinité de fois et qui joue son jeu à l'infini. - Cette conception n'est pas simplement une conception mécanique: car si elle l'était, elle ne nécessiterait pas un retour infini de cas identiques, mais une condition finale. Puisque le monde n'est pas parvenu à cette condition finale, il faut que le mécanisme nous apparaisse comme imparfait et seulement comme hypothèse provisoire.