Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 2.djvu/36

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

découvrir, - mais quelque chose qu'il faut créer, qui donne son nom à une opération, mieux encore à la volonté de remporter une victoire, volonté qui, par elle-même, est sans fin: introduire la vérité, c'est un processus in infinitum, une détermination active, - et non point la venue à la conscience de quelque chose qui serait fixe et déterminé. C'est un mot pour la " volonté de puissance ".

La vie est fondée sur l'hypothèse d'une croyance à quelque chose de durable et qui agit d'une façon régulière; plus la vie est puissante, plus vaste doit être rendu le monde devinable à qui l'on a en quelque sorte prêté l'existence. Logiciser, rationaliser, systématiser, ce sont les expédients de la vie.

L'homme projette, en quelque sorte, en dehors de lui, son instinct de vérité, son " but ", pour en faire le monde de l'être, le monde métaphysique, la " chose en soi ", le monde existant déjà. Son besoin de créateur s'invente d'avance le monde auquel il travaille, il l'anticipe: cette anticipation (cette " foi " en la

vérité) est son soutien.

Tout ce qui arrive, tout mouvement, tout devenir, considérés comme la fixation de degrés et de forces, -comme une lutte...

Le " bien de l'individu " est tout aussi imaginaire