Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 2.djvu/9

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de la connaissance, cela n’existe pas du tout ; c’est une fiction tout à fait arbitraire, réalisée en séparant du processus général un seul élément, en soustrayant tous les autres éléments, un arrangement artificiel en vue de s’entendre…

L’« esprit », quelque chose qui pense : au besoin même l’esprit absolu, « l’esprit pur » — cette conception dérivée de la fausse observation de soi, qui croit au procédé qui consiste à « penser » : ici l’on commence à imaginer un acte qui ne se produit pas du tout : « penser », et l’on imagine en deuxième lieu un substratum, sujet imaginaire où chaque acte de cette pensée a son origine et rien autre chose : ce qui veut dire que tant l’action que celui qui agit sont simulés.


262.


Il ne faut pas chercher le phénoménalisme aux faux endroits : rien n’est plus phénoménal, ou, plus exactement, rien n’est autant illusion que ce monde intérieur que nous observons avec ce fameux « sens intérieur ».

Nous avons cru que la volonté était une cause, au point que, d’après notre expérience personnelle, nous avons supposé une cause à tout ce qui arrivait (c’est-à-dire l’intention comme cause de ce qui arrive —).

Nous croyons que la pensée et les pensées, telles qu’elles se succèdent en nous, se trouvent liées par