dication de la chasteté renforce la véhémence et
l’intériorité de l’instinct religieux — elle rend le
culte plus chaud, plus enthousiaste, plus intense.
— L’amour est l’état où l’homme voit le plus les
choses comme elles ne sont pas. La force illusoire est
à son degré le plus élevé, de même la force
adoucissante, la force glorifiante. On supporte davantage
en amour, on souffre tout. Il s’agissait de trouver
une religion où l’on puisse aimer : avec l’amour on
se met au-dessus des pires choses dans la vie — on
ne les voit plus du tout. — Ceci sur les trois vertus
chrétiennes, la foi, l’amour et l’espéranee : je les
appelle les trois prudences chrétiennes. — Le
bouddhisme est trop tardif, trop positif, pour être encore
prudent de cette façon. —
Je ne fais que toucher ici le problème de l’origine du christianisme. Le premier point pour arriver à la solution de ce problème s’énonce ainsi : On ne peut comprendre le christianisme qu’en le considérant sur le terrain où il a grandi, — il n’est point un mouvement de réaction contre l’instinct sémitique, il en est la conséquence même, une conclusion de plus dans sa terrifiante logique ; dans la formule du Sauveur : « Le salut par les juifs ». — Voici le second point : — Le type psychologique du Galiléen est encore reconnaissable, mais ce n’est que dans sa complète dégénérescence (qui est en même temps une mutilation et une surcharge de