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132.

Contre le christianisme. — Maintenant, c’est notre goût qui décide contre le christianisme, ce ne sont plus nos arguments.

133.

Principe. — Une hypothèse inévitable, à laquelle l’humanité sera toujours forcée de revenir, finit par être à la longue plus puissante que la foi la plus vivace en quelque chose qui n’est pas vrai (par exemple la foi chrétienne). À la longue, cela veut dire sur un espace de cent mille années.

134.

Les pessimistes comme victimes. — Partout où un profond déplaisir de vivre prend le dessus, se manifestent les effets ultérieurs d’un grand écart de régime dont un peuple s’est longtemps rendu coupable. Ainsi le développement du bouddhisme (non son origine) est dû en grande partie à l’abus d’une nourriture exclusivement composée de riz et à l’amollissement général qui en résulte. Peut-être le mécontentement des temps modernes en Europe vient-il de ce que nos ancêtres, à travers tout le Moyen âge, grâce à l’influence du goût germanique sur l’Europe, étaient adonnés à la boisson : Moyen âge, cela veut dire empoisonnement de l’Europe par l’alcool. — Le pessimisme allemand est essentiellement de la langueur hivernale sans oublier