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POÉSIES

Cette honte qui prend un… mari sur la terre,
Je m’étais faite douce et charmante à plaisir,
Et je mentais avec l’espoir de réussir
Croyant que ta vertu de Mâchicoulis, d’âme
Noble, de Monguignon exquis, de Sombre flamme
Délicieux, aurait le nez de se louer
D’un être ayant le tact de ne rien avouer !
Eh bien ! J’avoue enfin ! et pour votre torture
Éternelle, Monsieur, j’avoue une aventure
Plus effroyable encor que vous n’imaginez,
Et je l’affirme à votre barbe, à votre nez,
Je vais mourir coupable entre les plus coupables.
enguerrand
Nos arrêts sont formels, et jamais discutables.
Je vous tue. Avez-vous commis la chose exprès
Ou non ?… Tuer d’abord et réfléchir après,
Madame, pensez-y, cette maxime est bonne :
Si l’on réfléchissait, l’on ne tuerait personne.
yseult
Alors vous me tuez la première… tant mieux
enguerrand
Madame, à notre tour, faisons-nous nos adieux
yseult
Eh bien frappe sous l’œil de Dieu qui te regarde
Voilà ma gorge, frappe.