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LES SAISONS



Quand mai fait fleurir les bois et les âmes
On s’en va par deux cueillir le muguet ;
Les blonds amoureux, les rieuses femmes
Écoutent chanter le chardonneret.
Quand j’avais seize ans, sur la verte mousse,
J’allais pour chercher, printanier régal,
Le fruit rougissant à la senteur douce,
Du fraisier des bois, roi de floréal.
Plus tard, le soleil est plus chaud encore,
La rose flamboye, et plus savoureux,
Sous les espaliers le fruit qui se dore
Répand des parfums lourds et capiteux.
Mes dents de vingt ans, aux blancheurs exquises,
Mordaient en riant d’un beau rire clair
Et se rougissaient au sang des cerises…
Que juillet est gai dans le grand bois vert !