Page:Ninous - L Empoisonneuse.pdf/25

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

le secoua, il se dressa sur son séant, et attirant Marianne à lui, s’écria :

— Ô Marianne, Marguerite ! prenez garde, la vipère vous mord ! Ah ! elle la tue ! ah !…

Une dernière convulsion le tordit des pieds à la tête. M. de Sauvetat était mort.



II

LE SECRET DU MORT


Le lendemain, dès l’aube, le triste événement fut appris en ville. Les boutiques restèrent fermées. Tous les amis de la famille allèrent s’inscrire chez la veuve.

Celle-ci, en proie à un sombre désespoir, ne recevait personne.

— Pauvre femme, disait-on, quel chagrin ! ils s’aimaient tant !

Dans la maison mortuaire, les serviteurs affolés perdaient la tête.

Madame de Sauvetat n’avait pas voulu quitter le chevet du lit où reposait le cadavre. Elle était tellement pâle qu’elle semblait toucher à son dernier moment.

— Pauvre monsieur ! répétaient les domestiques ; pauvre madame !

Vers le soir, Blanche céda aux instances de Cadette et consentit à aller prendre quelques moments de repos.

Cadette promit à la jeune femme de la remplacer auprès du mort. Du reste, Marguerite, encore dans un