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LA NATURE ENNEMIE


Nature, ta douceur a fléchi ma raison,
Voici que je reviens dans ta belle maison
De verdure élancée et de tremblant feuillage.
Mon cœur n’a plus sa joie et son même visage
Depuis ton dernier mois d’or et de gazon vert ;
Nature, j’ai vécu, j’ai pensé, j’ai souffert.
Quelque chose de toi, je le sens bien, m’échappe ;
Ah ! que je sois encor, comme autrefois, la grappe
Qui se balance et pend au bord de l’air divin.
Tu m’avais mieux reçue autrefois quand je vins