Page:Noailles - L’Ombre des jours, 1902.djvu/138

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Toujours l’impétueux et douloureux attrait,
Sa touchante exigence
Que j’aille bondissant au sein des gazons frais
Ou glissant dans une anse.

Toujours, d’un bord du monde à l’autre, le désir,
L’appel et la conquête,
Le tourment du regret, le tourment du plaisir,
Chez l’homme et chez les bêtes.

Toujours le chant du rêve ou celui de la mort,
Leur détresse infinie,
Le destin qui caresse et le destin qui mord,
L’étreinte et l’agonie.

Toujours les cris, les pleurs, le mal universel.
La douleur obstinée,
Le vivre et le mourir plus amers que le sel
Des vagues alternées…