Page:Noailles - L’Ombre des jours, 1902.djvu/57

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— Qu’ayant oublié l’air, les routes et l’espace,
Auprès du feu qui fait un bruit mouvant et bas,
On prenne du plaisir à boire dans la tasse,
À lire dans le livre, à ne se chérir pas.

Qu’on ait des soins du jour son ardeur occupée,
Qu’on soit plein de torpeur et de menu vouloir,
Qu’on quitte sans regret les heures échappées,
Qu’on écoute sans peur la musique, le soir.

— Mais tandis que sera si prudente la vie
J’entendrai s’apprêter dans les jardins du Temps
les flèches de soleil, de désir et d’envie
Dont l’été blessera mon cœur tendre et flottant…