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RHODOCLEIA


Rhodocleia, penchée aux buissons du chemin,
Emplissait de feuillage et de haies sa corbeille,
Quand le berger Hylas lui a mordu la main
D’un baiser plus cuisant que le dard de l’abeille.

Elle a senti glisser jusqu’au fond de son cœur
L’aiguillon et le miel de la rude caresse,
Et les pas chancelants de plaisir et de peur
Elle a marché longtemps dans la luzerne épaisse.