Page:Noailles - Le Cœur innombrable, 1901.djvu/33

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
27
LES SAISONS ET L’AMOUR


— Soirs lourds où l’air est assoupi
Où la moisson pleine est penchante
Où l’âme, chaude et désirante
Est lasse comme les épis.

Plaisir des aubes de l’automne,
Où, bondissant d’élans naïfs
Le cœur est comme un buisson vif
Dont toutes les feuilles frissonnent !

Nuits molles de désirs humains,
Corps qui pliez comme des saules,
Mains qui s’attachent aux épaules,
Yeux qui pleurent au creux des mains.

— Ô rêves des saisons heureuses
Temps où la lune et le soleil
Écument en rayons vermeils
Au bord des âmes amoureuses…