Page:Noailles - Le Visage émerveillé, 1904.djvu/109

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puis le soleil est venu. J’ai vu arriver le jardinier, qui est un garçon de quatorze ans, il m’a saluée et s’est mis tout de suite à soigner les fleurs, les genoux dans la terre, au bord d’un massif. Une de nos sœurs, la sœur Colette, dont je ne parle pas souvent tant elle est effacée, a traversé le jardin.

Elle était coiffée, par-dessus son béguin et son voile de religieuse, d’un chapeau de paille en forme d’entonnoir renversé, et tressé grossièrement comme une hotte, comme un tapis de jonc. Elle craint le soleil.

Je suis restée là, tout était délicieux ; le silence est un voile fin qui se balance. Et puis la cloche de la chapelle a sonné pour la messe, dans le léger clocher. Les