Page:Noailles - Le Visage émerveillé, 1904.djvu/153

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leur âme sur moi, parce que j’étais forte et tranquille.

» Aujourd’hui, en revoyant dans mon cœur leurs tendres figures, je pense à ce que sera leur mort, si elles meurent jeunes.

» Jeunes femmes de vingt-cinq et de vingt-six ans, toujours petites filles, je pense à votre agonie encore inconnue.

» Du fond de votre lit, réveillées au milieu de la nuit par un désespérant étouffement, et sentant que c’est votre fin, accrocherez-vous, à ceux qui vous entourent, des mains épouvantées, des regards qui se cramponnent, des yeux affreusement pressés et rapides qui crient : « Inventez encore quelque chose, je vous supplie, je vous supplie. »