Page:Noailles - Le Visage émerveillé, 1904.djvu/154

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» Ou bien, épuisées par la maladie, vous coucherez-vous sur le bras de votre mari qui parle à voix basse, — aussi résignées que le premier soir de votre mariage, quand après la longue cérémonie vous aviez les pieds tordus par la fatigue et l’âme déjà toute déçue ?

» Souhaiterez-vous de voir votre petit enfant, qu’on fera venir et qui, tandis que vous poserez sur lui des regards que l’amour brise, se mettra à jouer activement avec la petite boîte qui contient un léger cachet de pharmacie ? — ou bien, les doigts assoupis sur le poignet de votre sœur préférée, penserez-vous avec reproche : « Je m’en vais, et toi tu restes, toi qui es née avec moi, qui as joué, grandi, travaillé, dormi avec moi » ?