Page:Noailles - Le Visage émerveillé, 1904.djvu/190

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Elle, que j’ai connue si forte, elle était comme un roi qui pense : « Je ne peux plus… Qu’est-ce que cela fait qu’on me prenne tout mon royaume ?… »

J’étais étranglée d’émotion. Son visage, ses mains, un cercle d’argent dur qu’elle a autour du poignet gauche et la place de son cœur que je voyais rouge et consumé, m’enivraient comme le plus auguste encens.

La tristesse et l’amour où sont-ils plus abondants que sur vos genoux ? et cet air de passion qu’on respire autour des objets précieux que la poussière écrase, autour des profonds tapis de l’Asie amoureuse, et d’un peigne parfumé du Japon, où est-il plus fort que sur votre épaule recouverte du lourd manteau ?